tourdumonde

nous venons de faire une cure de desert assez fascinante.

evidemment nous n'avions pas internet sous les yourtes qui nous abritaient pour la nuit et dans la capitale qu'est dalanzadgad d'ou j'ecris ce message cela ne marche pas fort, je crains de ne pouvoir charger de photo. 

effectivement mes belles photos de chevaux, de chameaux, de yourtes, de desert et de fleurs du desert ne veulent pas se charger.

disons qu'il est difficile de trouver contraste plus saisissant que celui qui separe Seoul d'un campement nomade du gobi. Nous sommes ravis d'avoir vu cela et aussi de savoir que les mongols ont fini par echapper aux jougs chinois et russe, tous les peuples n'ont pas cette chance!

je tenterai d'ecrire plus long d'oulan bator cette nuit mais demain nous repartons pour karakorum, la capitale de gengis khan

 

nous avons eu notre ration de temples, les plus beaux de loin sont ceux dont les bois ne sont pas peints

nous avons vu assez de moines, avec leurs beaux chapeaux

nous avons vu assez de bouddhas, les plus beaux et de loin sont en pierre, mais ils sont peu nombreux, celui ci est au musée national à Séoul

et nous avons visité cinq des peut-être cinquante villages où demeure de l'architecture traditionnelle avec ce qu'il faut d'animation et de folklore très coloré

et nous sommes bien contents d'être venus et d'avoir vu tout cela! La Corée est franchement sympathique, ses habitants accueillants et nous nous y sommes sentis fort bien.

 

Sans doute avons nous trop vu la Corée de cartes postales et pas assez l'autre, la Corée moderne, la Corée du travail et de la vie quotidienne, la Corée des immenses et spectaculaires grands ensembles dans les quels vivent plus de la moitié des gens, apparemment bien, mieux en tout cas que les sarcellois et autres habitants de nos banlieues.

Dans quelques heures nous partons pour Oulan Bator: que sera la Mongolie?

nous craignons de ne pas y trouver facilement de connexion internet et peut-être aurons nous du mal à alimenter notre blog. 

ceci se passe dans l'enceinte d'un temple bouddhique: les gens font des voeux en même temps qu'ils édifient ces petites pyramides de cailloux superposés.Nous l'avons vu faire dans l'enceinte de plusieurs temples et vu des dizaines de mètres carrés de ces pyramides qui atteignent un mètre de haut parfois.

si les enfants espèrent ainsi se concilier les "esprits" le jour de l'examen, il n'y a pas que les enfants qui cherchent à apaiser par ce moyen les forces surnaturelles, et il y a d'autres moyens de le faire au moins dans l'île de Jeju

La figure tutélaire du "bon papa", toujours sculptée en lave noire, orne beaucoup de portes de maisons, à Jeju. On ne sait d'où vient cette figure dont les premières représentations datent de deux siècles et demi. L'industrie de la fabrication de bons papas en lave noire est visiblement en plein essor

ceci est une grande pyramide, en voici une plus petite: les deux, édifiées devant une porte semblent être des moyens de se concilier les esprits.

Je ne sais quelle est plus efficace pour protéger la maison et ses habitants d'une statue de bon papa ou d'une pyramide, ni si une pyramide plus haute assure une protection plus efficace. Notre guide parlant un très bon français, et fort érudit, Henry Lee, dit que ce sont des restes du shamanisme qui était la religion des anciens coréens. Ce qui surprend un peu nos yeux d'occidentaux, c'est que des croyances shamaniques aient l'air de faire bon ménage avec une certaine ferveur bouddhique; et que les bâtisseurs du très moderne centre international de congrès de Jeju ,que l'on imagine gens rationnels, aient jugé bon bon d'ériger devant la porte trois statues de bons papas de trois mètres de haut.

Tout ça fait penser aux boliviens qui font bénir les voitures neuves par des prêtres, devant des églises, mais qui font venir aussi un shaman, pour mettre "toutes les chances de leur côté": prêtre et shaman bénissent tous les deux, chacun à sa façon, et tout le monde est très content. 

Ce temple à deux pas de notre hôtel à Jeju est fascinant: il a dix ans d'êge, la grande salle de prière est beaucoup plus grande que toutes celles que nous avons déjà vues, avec deux étages de tribunes dans les quelles on peut monter.A vrai dire il est en béton, sous un décor traditionnel.

Ce qui est intéressant, c'est que les moines qui l'ont fait construire avec des donations (apparemment les moines vivent fort bien de donations et ont même de quoi entretenir les temples avec soin et entreprendre de nouvelles constructions) assument complètement le côté folklorique et populaire: poisson, cloche, tambour, tôle découpée en forme de nuages sont à leur places dans deux pavillons séparés et tout le décor peint et sculpté est constitué de bouddhas, de guerriers, de dragons reproduisant fidèlement les modèles anciens. Il n'y a pas la moindre trace de "modernisation". Les peintures sont toutes naïves avec un petit côté images d'Epinal, voir Bécassine, et volontairement naïves. Aucun effort pour créer un art sacré moderne dont apparemment les moines n'ont rien à faire. On en voit partout des moines (hommes et femmes) dans leur très simple tenue de toile grise mais parfois agrémentée d'un chapeau très laïc, voire excentrique, bien portant, la mine réjouie ou franchement rigolards, quand ils ne sont pas entrain de psalmodier dans une salle de prière.

Il y a une hiérachie entre les temples, très sensible, chaque temple entretient sa propre histoire et si évidemment la possession de reliques de Bouddha valorise un temple, la "sainteté" ou la sagesse des fondateurs, ou de moines qui ont vécu dans le temple est l'élément essentiel pour déterminer la place du temple dans la hiérachie. Nous sommes allés dans des temples très "sacrés", où les gens parlent bas, se prosternent beaucoup, joignent les mains à tout instant et dans d'autres qui ressemblent plus à une église italienne, où la ferveur religieuse ne freine pas les conversations, et les papotages ponctués d'éclats de rire.

 

 

après les immenses pins Douglas et cèdres du Canada, qui nous écrasent de leur majesté, qui vivent aussi leur vie d'arbres qui ne doit pas grand chose à l'action des hommes, on ne peut qu'être ému par les nombreux arbres tordus, souffreteux, déplumés, voir carrément morts que les coréens conservent pieusement. On voit qu'ils sont soignés, étayés, cimentés quand leur tronc creux menace de s'effondrer. Pour eux, est-ce l'influence de Confucius, les arbres font partie de la famille, et on leur doit d'autant plus de respect et d'attention qu'ils sont plus malades et plus vieux et l'on conserve même les squelettes des arbres défunts comme ceux ci qui dominent un champ d'orangers dans l'île de Jeju