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mâts totems suite

nous étions venus en voir, nous en voyons, sans doute quarante hier samedi; Dans la vile de Duncan , 10 ou 15 mille habitants, une alliance durable entre le maire blanc et le chef des indiens Cowichan a abouti à l'érection dans la vile d'au moins trente mâts, neuf entourant la vielle gare convertie en musée, et Duncan se décrit comme la ville des totems.

En même temps qu'ils se font plus nombreux, ces mâts totems changent: les premiers que nous avons vus près d'Hazelton ou à Haida Gwaii conservent une partie de leur mystère et de leur caractère sacré. Les représentations symboliques d'ours, d'aigles, de grenouilles, de saumon etc ont un sens, à tout le moins, elles composent une frome d'héraldique des tribus. Les mâts funéraires, il y en a même qui contiennent vraiment la dépouille du défunt, s'ornent d'attributs du mort et de sa lignée.

A Duncan, par contre on est entré dans le ludique pur, tout caractère sacré est aboli, il ne reste que l'imagination du sculpteur et sa fantaisie. Le maire et le chef ont attiré tous ces sculpteurs et toutes ces statues pour amuser et attirer les touristes.

plus on lit d'ouvrages sur les indiens et leur art, plus on est perplexe, car la littérature est totalement contradictoire: j'ai lu plusieurs ouvrages affirmant la disparition complète et définitive des Coast Salish, indiens qui vivaient dans la région de Vancouver et de Victoria, or cela fait trois jours que nous ne cessons d'en rencontrer, des bien vivants.