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bouddhisme

Ce temple à deux pas de notre hôtel à Jeju est fascinant: il a dix ans d'êge, la grande salle de prière est beaucoup plus grande que toutes celles que nous avons déjà vues, avec deux étages de tribunes dans les quelles on peut monter.A vrai dire il est en béton, sous un décor traditionnel.

Ce qui est intéressant, c'est que les moines qui l'ont fait construire avec des donations (apparemment les moines vivent fort bien de donations et ont même de quoi entretenir les temples avec soin et entreprendre de nouvelles constructions) assument complètement le côté folklorique et populaire: poisson, cloche, tambour, tôle découpée en forme de nuages sont à leur places dans deux pavillons séparés et tout le décor peint et sculpté est constitué de bouddhas, de guerriers, de dragons reproduisant fidèlement les modèles anciens. Il n'y a pas la moindre trace de "modernisation". Les peintures sont toutes naïves avec un petit côté images d'Epinal, voir Bécassine, et volontairement naïves. Aucun effort pour créer un art sacré moderne dont apparemment les moines n'ont rien à faire. On en voit partout des moines (hommes et femmes) dans leur très simple tenue de toile grise mais parfois agrémentée d'un chapeau très laïc, voire excentrique, bien portant, la mine réjouie ou franchement rigolards, quand ils ne sont pas entrain de psalmodier dans une salle de prière.

Il y a une hiérachie entre les temples, très sensible, chaque temple entretient sa propre histoire et si évidemment la possession de reliques de Bouddha valorise un temple, la "sainteté" ou la sagesse des fondateurs, ou de moines qui ont vécu dans le temple est l'élément essentiel pour déterminer la place du temple dans la hiérachie. Nous sommes allés dans des temples très "sacrés", où les gens parlent bas, se prosternent beaucoup, joignent les mains à tout instant et dans d'autres qui ressemblent plus à une église italienne, où la ferveur religieuse ne freine pas les conversations, et les papotages ponctués d'éclats de rire.