Auteur : pauletmaurice
Date de création : 02-05-2008
la coutume
La coutume
Il y a quelque chose d’un peu étonnant et de très agréable dans ces îles :
Beaucoup de gens sont pauvres, très pauvres sans doute, si l’on en juge par nos standards.
Mais on ne voit nulle part d’épaves sociales, de mendiants, de SDF, d’exclus.
Les enfants par ailleurs, nombreux, joyeux, farceurs, nous entourent volontiers mais ne réclament rien, comme le font ceux de la plupart des pays du tiers monde.
Tout le monde dit bonjour à tout le monde, joyeusement.
Peut-être la coutume explique-t-elle en partie cet état de fait.
Le logo des chefs
Une jeune française qui vit avec son mari et deux enfants de 4 et 2 ans depuis plusieurs années dans le village de Pango nous disait apprécier beaucoup la vie dans le village, faite de convivialité et de solidarité. L’absence de clôture entre les espaces privés qui entourent les maisons fait que l’on voit tout ce que fait l’autre dehors, c'est-à-dire cuisiner, manger, laver, bavarder, jouer, travailler, donner le sein à un bébé, se reposer, dormir. On se promène librement dans ces espaces en parlant aux gens rencontrés.
L’ancienne coutume, faite de rites et de fêtes, destinés à se concilier les nombreux esprits qui règnent sur nos destinées a cédé devant la religion chrétienne dont se recommande maintenant la grande majorité des Ni Vanuatu, devant la médecine aussi qui soigne dans ses dispensaires et hôpitaux, mais il reste un art de vivre au quel veillent des chefs respectés. Le Nakamal est l’endroit où l’on s’assemble pour résoudre les problèmes en présence du chef, des anciens, de toute la population au besoin, problèmes en tous genre qui peuvent concerner directement la vie des individus, indigence d’un vieillard, mésentente flagrante d’un couple, brutalité d’un mari, fille ou garçon qui tourne mal.
Le pouvoir des chefs est reconnu par la constitution du pays et il est remarquable qu’un politicien, quel que soit son rôle national, reste soumis dans son village à ce pouvoir.
ci dessous:
le Nakamal des Chefs à Port Vila (financé par l'UE et l'Australie)
et un autre Nakamal en construction
