tourdumonde

on s'en va visiter des régions ou des pays et le résultat n'est pas le même:

après le Canada confortable et pétri de bonne conscience, la Corée industrieuse et joyeuse, la Mongolie est fascinante et dérangeante

  son charme vient d'une géographie impossible et de ses paysages envoûtants: l'altitude moyenne de 1500 m , l'aridité générale, le froid épouvantable en hiver ne facilitent pas la vie des mongols, c'est le moins que l'on puisse dire.

l'état des routes est effroyable, en beaucoup d'endroits le cheval est le seul moyen de se déplacer, et en d'autres où il existe pourtant des pistes, il reste le plus rapide.Outre les nombreux cavaliers, ce qui nous a frappé ce sont les enfants moines, nous en avons vu beaucoup qui n'ont pas dix ans, dans des temples assez moyen-âgeux

oh ils n'ont pas l'air malheureux ces enfants moines, pas du tout, on rit dans ces temples, on joue, on bavarde même dans la salle de prière et les vieux bonzes qui encadrent cette marmaille ont l'ait débonnaire et malicieux.

Les éleveurs nomades n'ont pas l'air malheureux non plus, sous leur yourte, avec leurs beaux troupeaux et leurx chevaux.

C'est dans les villes que se cache la misère, derrière de hautes palissades faites de planches debout

  On se demande comment les mongols vont "s'en sortir", mais encore plus ce que peut vouloir dire "s'en sortir": construire des routes, sédentariser les nomades, construire en dur, découper les pâturages collectifs en morceaux individuels, abandonner le cheval comme moyen de locomotion?

Une autre chose frappante est l'absence d'agriculture, absence totale, nous n'avons pas vu un champ, pas un jardin potager. Nous avons vu les restes dérisoires des efforts de japonais plein de bonnes intentions pour développer la culture du blé près de Karakorum. Visiblement cela n'a pas marché.

nous quittons la Mongolie avec plein de questions lancinantes aux quelle nous n'avons pas eu de réponses. Une d'elles est que mangent les bestiaux en hiver? Ils ne font pas de foin, c'est clairement impossible, et nous n'avons vu aucun espace de stockage approprié. Où vivent les bestiaux en hiver quand il fait moins trente? Nous n'avons pas vu une étable. D'où viennent les légumes que mangent les mongols?

Bref, nous repartons enchantés, ravis et perplexes. 

Apparemment les révolutionnaires ex communistes ont remporté haut la main les élections de diamnche avec près de 70% des voix. 

 

 

La Mongolie renouvelle son parlement de 76 membres où actuellement ce sont les « révolutionnaires » ex communistes, devenus farouchement partisans du marché et grands consécrateurs de montagnes, qui ont la majorité. On prédit qu’ils vont voir leur majorité accrue.

Depuis que nous sommes en Mongolie, nous avons vu passer des centaines de voitures électorales, arborant les drapeaux des partis, qui sillonnent le pays, des dizaines de yourtes électorales aux couleurs des partis plantées à côté de l’hôtel de ville de la moindre petite ville et du moindre village et des milliers d’affiches de formats divers, certaines immenses, avec la photo du candidat et les couleurs de son parti. Nul ne sait d’où vient l’argent qui permet aux partis de mettre sur les routes une telle flotte automobile, composée de voitures flambant neuves et beaucoup plus puissantes et confortables que celles dans les quelles nous trimballe notre agent de voyage. Nul ne sait comment les partis rémunèrent les milliers d’hommes (nous n’avons guère vu que des hommes, bien qu’il y ait quelques candidates) qui sont dans ces voitures ou qui tiennent permanence dans les yourtes électorales. La dépense est manifestement insensée quand on voit l’état de délabrement des routes ou la pauvreté d’une grande partie de la population. Certains pensent que c’est justement l’argent des routes et l’aide internationale qui disparaît ainsi.

Nous allons voir voter : le bureau de vote est au centre du village dans ce qui ressemble le plus à une grand place. C’est assez drôle de voir les gens endimanchés, beaucoup portant le long manteau mongol, le deel, en laine ou en soie, qui va aussi bien aux hommes qu’aux femmes, arriver à pied, à cheval ou à motocyclette, puis ayant voté, rester papoter debout, assis là où ils peuvent, certains par terre, ou encore accroupis, dans une ambiance de fête. Je suis un peu gêné de faire des photos, mais j’en fais quand même quelques unes.

Contraste saisissant : Moron où nous arrivons en avion à 700 km d’Oulan Bator est encore le désert ou peu s’en faut, montagnes pelées, herbe vraiment très rase, là où il y en a.

La forêt commence entre Moron et le lac Khosvgol, le petit Baïkal mongol qui est quand même le huitième du monde par le volume d’eau qu’il contient. Nous atteignons notre campement au bout de cent quarante kilomètres de route qui a été empierrée jadis, puis de piste éprouvante à travers la forêt et dans le lit caillouteux de rivières. Le campement au bord du lac est sympathique, c’est même là que nous sommes le mieux reçus par des gens ouverts curieux parlant anglais et avec qui nous parlons longuement. Là tout est vert, très vert et c’est le printemps, la prairie, large de deux cent mètres, entre le lac et la forêt, est toute émaillée de fleurs nombreuses et de plusieurs espèces qui viennent d’éclore. Tout devait être complètement gelé il y a encore trois semaines. La pluie, le ciel très bas, l’eau grise du lac, la forêt oppressante composent un paysage envoûtant. L’après midi, une éclaircie et des rayons de soleil font bleuir l’eau du lac, et dans le canot du camp qui effectue sa première sortie de l’année, nous faisons un petit tour sur les eaux transparentes. Tout est assez magique.

le nombre de montagnes déclarées sacrées par le gouvernement mongol ne cesse de s'accroître.

le 18 Juin le Président de la République Mongole s'est déplacé pour une cérémonie d'Etat célébrant l'Esprit de la Montagne Sutai. Le cérémonie  était célébrée par des moines bouddhistes en présence du chef de l'Etat et de nombreuses personnalités.

ce culte rendu aux Esprits des montagnes fait partie,d'après le Président, de l'effort mondial de préservation de la nature. 

les petites montagnes que sont les "ovoos", tas de cailloux, d'ossements d'animaux et de débris divers, ornés de morceaux de tissu bleu sont légions le long de la route. Notre chauffeur ne manquait jamais de saluer chaque ovoo en passant à sa hauteur.

sur la colline dominant Karakorum les heureux possesseurs de chevaux qui ont gagné des courses déposent leurs crânes à côté d'un ovoo

 

  des ovoos sont aussi érigés dans l'enceinte des temples, comme ceux ci, sur de vielles stèles, à Karakorum.

si on les salue en passant en voiture, il est bon, si l'on est à pied, de faire trois fois le tour de l'ovoo dans le sens des aiguilles d'une montre et de rajouter un caillou dessus.

la pierre à la forme éloquente que voici, également à Karakorum, est l'objet d'un culte, des couples venant chercher auporès d'elle la fertilité qui leur fait défaut.

à la suite du choix d'un roi de Mongolie, il y a quelques siècles, le bouddhisme mongol est de rite tibétain, c'est à dire vénére, en plus de Bouddha une myriade de dieux et élève des lamas: nous avons visité une école de lamas où les quelques dix élèves n'avaient pas dix ans.

 

 

parcourus hier les 400 km entre Karakorum et Ulan Bator, en grande partie sous la pluie

partis à huit heures nous sommes arrivés à dix neuf , avec peu d'arrêts, on traverse en tout et pour tous quatre "villages", plutôt quatre condensations de baraques le long de la route. Le vide est sidéral!

 

si vous allez en Mongolie, assurez vous d'un bon véhicule, nous étions dans une vielle jeep éprouvante qui prenait l'eau de toutes parts

 ceci est la grand route qui quitte Oula Bator vers l'Ouest, hier, à cinquante kilomètres de la capitale!